Association Rurale Brayonne pour
le Respect de l'environnement
La chasse
LA CHASSE….. notre avis,
Que ses pratiquants la considèrent comme un sport, un loisir, une tradition censée réguler
la faune sauvage, voire en font une simple activité commerciale, la chasse relègue ni plus ni
moins qu’au rang de "choses", les espèces qu’elle tue. De plus, celle-ci nie le droit d’exister
à bon nombre d’entre elles.
La preuve, cette catégorie, que tout chasseur adore détester, se retrouve sous le sigle :
Espèces Susceptibles d’Occasionner des Dégâts ( ESOD), autrefois appelé nuisibles.
Un terme que le "délicat" monde cynégétique a fini par trouver choquant sûrement pour
le grand public, mais, c’est aussi et surtout une négation totale de l’importance de toutes
les espèces dans la chaîne écologique et le rapport proie/prédateur.
Bien aidé en cela par le monde agricole, qui réclame le remboursement des dégâts occasionnés par le gibier et les ESOD, tout ça n’étant que du déclaratif et de fait (pourquoi fait ? tu veux dire en non des faits ?), sans contrôles des services de l’État, permettant ainsi aux fédérations de réclamer toujours plus de prélèvements et l’ajout d’espèces dans la liste ESOD.
Aujourd’hui, la chasse est avant tout un vaste business avec une instance représentative qui perçoit des millions d’euros par an. En 4 ans, la Fédération Nationale des Chasseurs (FNC) est passée de 27000€ à 11,46 M€ en 2021* (cotisations et subventions incluses) belle prouesse et ce d’autant plus avec un prix du permis de chasse divisé par 2 par Emmanuel Macron. C’est donc bien de l’argent public qui remplit les caisses. Un pognon de dingue !
Aucune association de protection de l’environnement n’a jamais reçu une telle somme.
Si l’on croit le portail de la Fédération Départementale des Chasseurs 76, celle-ci compte environ 12 400 membres, soit 0,009 % de la population en Seine-Maritime qui compte 1,253 million en 2022 (source INSEE) et réalise 3570 heures d’actions en faveur de la biodiversité, les heures passées à tuer les nuisibles sont-elles comptabilisées là dedans ? Allez savoir !
Il faut le reconnaître, certaines actions sont visibles, sur le bord des routes, parfois, quelques mètres de haies et de grands panneaux en plastique claironnant : «Ici, les chasseurs protègent la biodiversité ».
N’oublions pas que d’autres formes de chasses existent, la chasse à courre qui génère, elle aussi, des excès faisant régulièrement la Une des médias, sans compter les suiveurs roulants à vive allure dans les chemins et aux abords.
Pour l’Office National des Forêts (ONF) c’est une vraie manne. Les massifs forestiers sont attribués sous forme de lots pour la chasse à tir dont le prix peut avoisiner les 15000€ la saison, la chasse à courre se déroulant généralement sur l’ensemble du massif.
A titre d’exemple, sur le massif de la forêt de Lyons entre le 17 septembre 2022 et le 25 mars 2023 **:
- Chasse à courre : cerf + chevreuil= 61 jours ouverts à la chasse
- Chasse à tir : 74 jours ouverts à la chasse
soit l’équivalent de 4,5 mois de chasse non stop !
Autant de temps durant lequel les amoureux de calme et de nature ne sont pas les bienvenus! et qui pose la question :
S'agit il vraiment encore de régulation des espèces ?
* source : francetvinfo.fr
** source : calendrier ONF